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Texte à méditer :   Le lendemain s'instruit aux leçons de la veille.   Publilius Syrus, Ier av. J.-C.
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Les Transitions

Les transitions

Les transitions définissent les changements de plan dans un film. Elles ont principalement deux fonctions opposées ; soit elles minimisent la rupture entre deux plans pour créer une impression de continuité, soit elles accentuent cette rupture pour créer un effet déstabilisant.

On développe ici l'aspect relatif à la continuité ; créer la rupture reviendrait alors à enfreindre les règles suivantes.

Prêtons attention sur le fait que si beaucoup de transitions sont plus prudemment réalisées au montage (les « effets »), certaines ne le pourront car elles dépendent directement de l'image à la prise de vue (les « raccords »). 

Principes de base pour la continuité :

Le principal élément de continuité est représenté par le son. Pour faire passer la rupture image, le son doit chevaucher les deux plans, de part et d'autre du raccord. Ce son peut être le son direct précédent ou suivant, mais aussi un son d'ambiance qui forme une unité sonore tout au long d'une séquence. La recherche de continuité exige de ne pas couper, dans un raccord, son et image simultanément.

Un autre principe de base de la continuité entre deux plans est de garder dans chacun d'eux un élément commun du décor ou de la scène. Celui-ci est primordial pour convaincre le spectateur qu'il s'agit bien du même endroit (mais pris sous deux angles différents), et pour lui permettre de se repérer et de s'orienter dans le décor (chose moins facile quand on nous présente deux images que quand nous nous trouvons physiquement sur les lieux).

Dans l'installation d'un univers (l'automne, la nuit, un lieu particulier…), l'utilisation de plans fixes est très efficace ; dans ce cas-là, ce sont les éléments spatio-temporels qui apportent la notion de continuité.

Quelques règles de raccord :

Les conditions de raccords sont facilitées par un maximum de paramètres identiques entre les deux plans : lumière similaire, costumes, décors, positions géographiques, postures et gestes…

De nombreuses règles de cadrage sont établies en considérant avant tout les impératifs du montage : les entrées et sorties de champ, la règle des 30° ou encore la règle des valeurs de plan par exemple.

Le plan de coupe permet de couper un plan pour repasser ensuite à un plan similaire. C'est souvent un gros plan de détail de la scène qui sert à recouvrir un raccord qui ne passe pas. Ces plans de coupe sont donc très utiles au montage, moment où l'on s'aperçoit souvent qu'il y a des problèmes dans l'enchaînement des plans.

Les différents raccords types :

a) Le raccord cut :

Le montage cut constitue la base du montage : deux plans se succèdent sans effet de transition. Dans ce cas, les plans sont généralement courts.

b) Un plan de coupe peut aussi s'utiliser comme une transition

c) Le raccord dans l'axe :

On passe d'un plan d'ensemble à un plan rapproché ou l'inverse sans que la caméra n'ait changé d'axe.

d) Le raccord de mouvement ou sur un geste :

On opère une coupe au début d'un mouvement et l'on raccorde au plan suivant la poursuite et la fin du même mouvement, à la même vitesse et dans la même direction. 

Il est important d'être conscient qu'une action ou un mouvement constitue un moment idéal pour changer de plan, car le spectateur est alors focalisé sur ceux-ci et ne perçoit plus le changement de plan.

e) Le raccord de regard :

On passe du plan d'un personnage qui regarde dans une direction particulière, au plan montrant concrètement ce qu'il regardait. Le raccord regard est lié à la figure du champ/contrechamp.

f) Le raccord champ/contrechamp :

Un premier plan dirigé sur un sujet succède un second plan dont la prise de vue est faite dans la direction opposée au sujet.

g) Le raccord de direction :

Il consiste à faire succéder à un plan d'une personne qui sort du champ,  un plan d'une personne qui entre dans le champ.

h) Le raccord panoramique :

Il est employé dans les films d'action pour soutenir le rythme. Il s'agit de terminer le premier plan par un panoramique rapide dans un sens et de débuter le plan suivant par le même procédé. 

i) Le masque (ou volet naturel) :

C'est la coupure d'un plan au moment où un personnage ou un objet passe devant l'objectif, et l'obstrue totalement (noir). On reprend ensuite le montage sur un autre plan où l'on passe du noir à l'image par un effet de fondu.

j) Le contre-masque :

Analogue au masque mais avec la lumière, c'est la coupure d'un plan au moment où une source lumineuse apparaît devant l'objectif, et l'éblouit totalement (blanc). Les contre-masques peuvent être très subtilement introduits par un halo ou une source lumineuse croissante dans l'image.    

On reprend ensuite le montage sur un autre plan où l'on passe du blanc à l'image par un effet de fondu.

k) Le raccord au flou :

On termine le premier plan par un flou et on commence le second par un autre flou. Ce raccord est classique pour suggérer un flash-back.

l) Le raccord analogie :

On se sert d'une similitude de formes ou de couleurs pour raccorder deux plans. 

Les différents effets types :

En plus des raccords énumérés ci-dessus, qui assurent la continuité, on peut ajouter différents effets aux images, présentés ci-dessous.

•        Le fondu enchaîné :

C'est le chevauchement de 2 images consécutives avec surimpression et effacement de la fin d'un plan par le début du plan suivant.

Moins les deux plans ont de liens dans l'histoire, et plus la durée du fondu est courte ; plus les deux plans ont de rapports, plus le chevauchement doit être long. Exemple : les images de l'exil du Cid dans les régions éloignées de la Castille ( 5 fondus consécutifs ) Ellipse dans le temps.

Il peut avoir un rôle purement esthétique, animer des images fixes en créant du mouvement.

Permet de faire un saut dans le temps  ( 24 )

•        Le fondu au noir ou fondu au blanc :

C'est l'extinction puis la suspension passagère des images du film par obscurcissement ou éclaircissement (effet plus rare) progressif de l'image. Cela marque en général un écart temporel entre deux séquences (une nuit par exemple). Le fondu constitue un des principaux moyens de l'ellipse cinématographique,  souvent à dominante spatiale ou temporelle.

•        L'ouverture ou la fermeture à l'« iris » :

C'est l'apparition ou la disparition de l'image, généralement sur fond noir, à partir d'un cache en forme de cercle, qui s'agrandit jusqu'à coïncider avec tout l'écran, ou au contraire se rétrécit jusqu'au noir complet. Figure courante dans le cinéma muet comme « Charlot », elle permet de mettre l'accent final sur un fragment de l'image.

       Le raccord en tant qu'ellipse :

Le raccord est un élément propre dans le film, et il raconte souvent autant que les deux plans qu'il relie. Au-delà de la fluidité qu'il donne à l'histoire, il est véritablement porteur de sens. Le spectateur prend finalement un plaisir intellectuel inconscient à décoder l'ellipse entre deux plans.


Date de création : 07/07/2012 @ 14:56
Dernière modification : 21/01/2013 @ 10:36
Catégorie : - Montage
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