En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies pour vous proposer des contenus et services adaptés. Mentions légales.
 
 
Texte à méditer :   L'habileté est le talent de voir juste la fin de chaque chose.   Platon, IVè s. av. J.-C.
Vous êtes ici :   Accueil » Les Mouvements
 
 
 
    Imprimer la page...
    Imprimer la section...

Les Mouvements

Les fonctions d'un mouvement :
 

Un mouvement n'est pas seulement un élément esthétique : il a aussi un rôle, une fonction particulière dans un plan. Attention à ne pas utiliser les mouvements de caméra abusivement ; ils sont efficaces que s'ils ne dérangent pas le spectateur.

Tout mouvement du camescope doit avoir une justification précise: souligner un détail, décrire une scène, suivre une action. Lorsqu'on déplace le camescope par rapport à la scène (ou que l'on change le grossissement du sujet en zoomant), c'est pour maintenir l'attention du spectateur, pour l'aider à comprendre ce que vous voulez lui dire. Un mouvement "gratuit" ne ferait que le distraire. Les mouvements sont un peu comme les tournures de phrases et les signes de ponctuation dans le langage écrit: à utiliser avec modération et sans emphase.

Voici les trois fonctions que peut avoir un mouvement :

Le rôle descriptif :

Un mouvement sera descriptif si la caméra balaie lentement un sujet, que ce soit un paysage, l'intérieur d'une maison ou le corps d'un personnage. C'est-à-dire qu'il décrit une scène ou un environnement.

Le rôle expressif :

Un mouvement sera expressif si l'image réunit en un seul plan ce qui serait normalement exprimé en plusieurs plans. Un rapport est établi, une relation se crée dans l'esprit du spectateur. On découvre donc via la fin du mouvement, la raison d'être du début de celui-ci. Exemple : la caméra cadre un personnage qui regarde vers la droite, puis elle pivote à droite pour découvrir ce que regardait le personnage.

Le rôle accompagnatif :

Un mouvement sera accompagnatif si celui-ci participe à la description visuelle de l'action elle-même. C'est-à-dire que le mouvement est nécessaire pour suivre l'action qui se déplace. Exemple : un personnage traverse la rue, la caméra fait un travelling pour suivre son déplacement.
 

 

Les différents mouvements de caméra :

Le plan fixe
Le plan fixe consiste à ne donner aucun mouvement à la caméra. Le mouvement dans un plan fixe est donc créé par les personnages, dont les déplacements peuvent faire varier la profondeur et la valeur du plan.


Le panoramique
C'est un mouvement en rotation de l'objectif sans déplacement géographique de la caméra. Il peut être horizontal ou vertical.

  • Le plus fréquemment utilisé est le panoramique horizontal. On l'utilise soit pour décrire une scène trop vaste pour être montrée entièrement sur la position grand-angle du zoom, soit pour suivre un sujet mobile dans son déplacement.
  • Un panoramique peut tout aussi bien être vertical (de bas en haut ou de haut en bas)
  • Le panoramique permet de suivre avec fluidité un élément de la scène qui se déplace, de montrer un nouvel élément auparavant hors du cadre, ou de relier un détail à un personnage par exemple.

Enfin il faut modérer la vitesse d'un panoramique et prendre en compte le fait que le cerveau met plus de temps à assimiler les images en mouvements sur un écran.
La vitesse d'un panoramique descriptif est un élément essentiel de l'écriture visuelle. D'une manière générale, panoramiquez d'autant plus lentement (et régulièrement) que la focale du zoom est plus longue.

Le mouvement gauche droite parait plus naturel, pour nous occidentaux, puisque nous faisons la lecture naturelle de gauche vers la droite. Nous sommes habitués à ce genre de mouvements. Un "Pan" de droite à gauche peut, par conséquent, nous sembler étrange. Le cerveau humain est déstabilisé. De plus, même si en bougeant la tête rapidement nous pouvons assimiler l'information visuelle, il en n'est rien à l'écran.

Comme pour les autres mouvements, évitez d'utiliser une longue focale.

Certains mouvements de suivi sur un sujet à la trajectoire imprévisible ne peuvent être effectués qu'à la main: par exemple les évolutions acrobatiques d'un avion ou d'un skieur. Dans un tel cas, tenez le camescope très fermement et suivez le mouvement en déplaçant l'ensemble de la tête et du tronc, en vous efforçant de conserver les bras serrés contre la poitrine. Habituez-vous aussi à conserver l'œil gauche ouvert (si vous visez de l'œil droit): il permet de voir l'ensemble du champ environnant et d'inscrire plus adéquatement le sujet mobile dans le cadre du viseur.

Lorsque vous effectuez un panoramique -en suivant une voiture de course par exemple - arrangez-vous pour que votre position la plus confortable corresponde à la fin du mouvement, au moment où le cadre doit être immobile (vous laissez sortir le sujet du cadre, ce qui vous permettra de le faire entrer par l'autre côté, plan suivant).

Quand on filme un panoramique debout, il est conseillé de mettre les pieds sur la position d’arrivée.

Faire un panoramique en devant déplacer les jambes en cours de mouvement conduit inéluctablement à un saut d'image très désagréable.

Le panoramique s'impose pratiquement à chaque fois que l'on doit suivre les évolutions d'un sujet mobile. Régler alors rigoureusement la vitesse de panoramique sur celle du mobile en le gardant ainsi immobile dans le cadre, mais avec plus d'espace dans la direction du mouvement, aussi longtemps que nécessaire. En fin de plan, arrêter le déplacement et laisser sortir le sujet du cadre; "couper" dès qu'il est sorti; pas avant!

Le travelling

Le véritable travelling "mécanique" est fort différent d'un zooming: le camescope se déplaçant en continu par rapport à la scène, la perspective se modifie sans cesse. Les travellings sont certainement les plus "beaux" mouvements de caméra, mais de loin les plus difficiles à préparer et à exécuter.

C'est le déplacement de la caméra indépendamment de son objectif. Il peut être latéral (droite/gauche) , horizontal (avant/arrière), vertical (bas/haut), circulaire…

Le travelling entraîne le spectateur dans l'action, montre l'évolution d'une situation. Il permet également une dynamique de point de vue en s'approchant de la scène, en passant de champ à contre-champ…, et crée émotion et identification. A noter que les travellings verticaux sont généralement réalisés par les mouvements d'un bras articulé d'une grue.

Peut aussi se faire un pliant et dépliant les genoux.
Un mouvement plus subtil est le travelling compensé ; il consiste à effectuer un travelling avant avec la caméra (et un travelling avec rails) tout en dézoomant. L'objet fixé garde donc à peu près la même taille, mais l'arrière plan défile et se déforme de façon surprenante de manière à faire ressortir l'objet au centre de l'image.

Un travelling arrière, effectué à la même vitesse qu'un personnage qui se dirige vers le camescope est par exemple un effet très attrayant. Il est indispensable de faire préalablement la mise au point manuelle sur la partie significative de la scène avant de réaliser le mouvement.

DIVERSES MANIÈRES D'EXÉCUTER UN TRAVELLING

En marchant, camescope à la main.
Le zoom étant en position grand-angle, afin de limiter les effets des secousses involontaires, déplacez-vous de la manière la plus souple qui soit (tel un danseur dont les épaules ne bougent pas).

La meilleure fluidité sera obtenue en le tenant par la poignée..
Pour des mouvements d'une grande fluidité même sur terrain accidenté, la        meilleure méthode est d'utiliser un système stabilisateur: le  Steadycam.

Pied monté sur un support à roulette.
Certains trépieds peuvent recevoir des roulettes, directement ou par l'intermédiaire d'un "triangle". Ceci permet de déplacer le point de station du camescope pendant le tournage "en studio" et de réaliser des travellings dans diverses directions. En raison du petit diamètre des roulettes, ce dispositif n'est utilisable que sur un sol bien plat et uni.

Fauteuil roulant.
Pour de très longs travellings (suivre un personnage en train de courir dans un couloir, par exemple) le fauteuil roulant pour handicapé est idéal. Le cadreur est assis dans le fauteuil, le plus confortablement possible; un assistant dirige les déplacements lesquels -après répétitions - peuvent être très complexes. C'est ainsi que l'on peut, par exemple, enregistrer les conversations entre des personnages en tournant de plusieurs fois 360° autour du groupe. Un caddie grand modèle ou certains chariots d'usine permettent, avec moins de souplesse, des mouvements de même nature.

Toutes sortes de véhicules.
Il y a presque toujours moyen de s'installer, avec son camescope, dans une automobile, un train, un avion de tourisme, un hélicoptère.
Évitez de fixer le camescope sur un support et d'appuyer l'objectif contre une fenêtre ou un hublot: cela transmettrait les vibrations et les cahots du véhicule. Il faut tenir le camescope en mains, en adoptant soi-même une attitude très souple, afin que le corps serve d'amortisseur.

Passager d'une voiture, on peut réaliser trois sortes de travellings:

Travelling avant à travers le pare-brise (ce dernier doit être immaculé; enlevez éventuellement un essuie-glace).
Travelling latéral par une fenêtre ouverte: demandez au chauffeur d'avancer très lentement.
Travelling arrière, à notre sens le plus efficace (car il fait découvrir continuellement un nouveau paysage).


Le zoom

Le zoom consiste à changer la focale de l'objectif, et donc la valeur de plan de l'image. Facile d'utilisation, il est souvent utilisé abusivement, et passe mieux combiné à un autre mouvement comme un travelling ou un panoramique. Attention à ne pas confondre un zoom et un travelling avant ! Les perspectives ne sont pas les mêmes, ni le sens qu'ils traduisent : par exemple un zoom avant sur une victime à la fenêtre de sa maison donnera plutôt l'impression que l'agresseur l'observe, alors qu'un travelling avant nous laisserait comprendre qu'il s'en approche.
Le zoom est employé pour dramatiser. Spécialement le zoom coup de poing. Le "zoom manuel" est la seule manière de réaliser l'effet "coup de poing" ; c'est-à-dire le passage extrêmement rapide entre deux focales qui, utilisé exceptionnellement, peut créer un choc visuel.

Toujours travailler en manuel. Mettre le zoom au max (sur le sujet le plus éloigné) et mettre au point, revenir en arrière pour cadrer  tout sera net jusqu’à l’infini.

Toujours s'assurer de la stabilité quand on zoome. Ceci est d'autant plus nécessaire que très souvent un mouvement de zoomage s'accompagne d'un recadrage.

En effet, un zoom avant ou arrière est fréquemment combiné d'un léger mouvement de panoramique permettant de recadrer agréablement le sujet principal, afin qu'il ne se retrouve pas "bêtement" en plein centre du cadre en fin de mouvement (mais, par exemple, sur un point fort).

Pas de panoramique avec un zoom accentué.

Le zoom arrière se fait au contraire dans le sens des plus courtes focales: le champ embrassé par l'objectif devient de plus en plus large, tandis que les dimensions de chaque élément de la scène diminuent progressivement dans le cadre. On voit que le zoom arrière apporte de nouvelles informations sur la situation du sujet dans son environnement. Dans un mouvement de grande amplitude, on passe effectivement du gros plan à un plan d'ensemble. Il est rarement souhaitable cependant de "balayer" toutes les focales du zoom

La vitesse de zooming motorisé est invariable sur beaucoup de camescopes; quelques modèles offrent deux vitesses au choix ou une vitesse variable, selon que l'on enfonce plus ou moins la touche de commande W/T.


Le Steadycam :

Le Steadycam est un instrument qui maintient la caméra sur un bras articulé accompagné d'un système de contre-poids. Il permet au cadreur de réaliser toutes sortes de mouvement en gardant stabilité, horizontalité et fluidité. Il peut très bien être utilisé  comme pied pour des plans fixes. 

Quelques conseils, valables pour tous les mouvements.

  1. Les mouvements doivent rester -dans les limites du possible - plutôt l'exception que la règle. Dans une scène formée, par exemple, de cinq plans successifs, un seul mouvement est généralement suffisant: les quatre autres sont des plans fixes.
  2. A chaque fois que possible -lorsque cela ne limite pas votre mobilité ni votre rapidité d'action face à l'événement- opérez sur trépied, en desserrant celui des deux mouvements de la plate-forme correspondant à l'axe de rotation du camescope. Le pied "à tête fluide" est particulièrement efficace pour la réalisation de mouvements sans heurts. 
  3. Un mouvement est toujours plus régulier et souple lorsqu'il est exécuté avec une courte focale du zoom; ainsi que nous l'avons déjà indiqué, les petites vibrations et secousses sont alors insensibles sur l'écran. Sauf peut-être avec un camescope à stabilisateur électronique, il est pratiquement impossible de réaliser un zoom avant à la main, surtout s'il est de grande amplitude (allant jusqu'aux focales téléobjectif) : opérez sur pied ou évitez ce mouvement.
    Un zoom arrière (d'une longue vers une courte focale) est plus facile à exécuter à la main, car la fin du plan -fixe se trouve en position grand-angle. Il est cependant nécessaire d'être très stable en début de plan (position télé).
  4. Répétez votre mouvement "à blanc'" afin de bien repérer les points de départ (cadre immobile) et d'arrivée (cadre à nouveau immobile), ainsi que sa durée totale
  5. Tout mouvement est défini comme étant le passage -à une vitesse habituellement régulière et en une durée déterminée - d'un cadre fixe à un autre cadre fixe. Les cadrages de départ et d'arrivée doivent être également significatifs et correspondre à des images bien composées

Date de création : 07/07/2012 @ 14:52
Dernière modification : 21/01/2013 @ 10:34
Catégorie : - Cadrage
Page lue 60891 fois


Réactions à cet article


Personne n'a encore laissé de commentaire.
Soyez donc le premier !